Les Katakana
Introduction:
Le système d’écriture Katakana est le système d’écriture le moins utilisé en japonais. La raison de sa rareté est assez simple à comprendre: il s’emploie uniquement pour écrire les mots d’origine étrangère, les noms de pays (à l’exception de la chine (中国) et la corée (韓国)), les onomatopées et les noms étrangers. Quand je dis étranger, comprenez « ni japonais ni chinois », car si vous avez suivi jusque là, vous savez que les noms et prénoms chinois sont écrits en kanji. Aucune modification n’est donc apportée à la graphie du nom/prénom. C’est au niveau de la prononciation que tout change… Mais les kanji ne sont pas l’objet de ce cours, nous verrons cela en temps voulu.
Le fait que les japonais utilisent les katakanas pour transcrire les mots étrangers ne veut pas dire qu’ils ne savent pas lire nos chers caractères latins, juste que vous serez mieux vu par les locaux en écrivant votre nom en Katakana. Alors faites un petit effort, d’autant plus que ce système d’écriture est le plus facile à apprendre.
Mais comme le veut la coutume, le cours ne va pas commencer sans un petit historique. Vous rappelez-vous du fameux moine Kûkai? Il a été envoyé en chine par l’empereur pour recevoir l’investiture des écoles shingon chinoises. Durant son voyage, il a également été en Inde, où il apprit l’écriture sanskrit. Ce système d’écriture inspira beaucoup Kûkai, qui eut l’idée de moderniser le système d’écriture japonais en créant les Hiragana et Katakana, en s’inspirant à la fois du sanskrit et en prenant pour base les mannyôgana. (cf cours sur les Hiragana).
Historique:
En voyant ce tableau, quelque chose surprend immédiatement: il n’y a eu aucun système intermédiaire entre les Mannyôgana et les Katakana. Lors de la mise en place de ce système par Kûkai au IXe siècle, ils n’avaient qu’une seule utilisation: la transcription des sutras (textes religieux bouddhistes, écrits en Kaishû (楷書) : système d’écriture chinois traditionnel). A l’époque, l’apprentissage du chinois se destinait à l’aristocratie et aux moines, un peu comme pour le latin en Europe. L’invention des Katana permit donc de démocratiser la religion bouddhiste au petit peuple, faisant fleurir de nouvelles écoles un peu partout au Japon.
En 1549, François Xavier et ses missionnaires jésuites débarquèrent au Japon dans l’optique de les convertir au christianisme. Même si leur évangélisation fut un échec cuisant et aboutit à la persécution des chrétiens au Japon, ce fut l’un des premiers contacts entre les européens et les japonais. L’utilisation de ce système d’écriture alors ensuite étendu à la transcription des prénoms et des mots occidentaux, comme キリスト (le christ). L’utilisation des katakana restait donc essentiellement dans les textes bouddhistes.
Toutefois, même avec l’apparition de nouvelles technologies importées d’occident, la langue japonaise fit fi de l’écriture en katakana et s’efforça de « japoniser » les mots en leur trouvant un sens en kanji. C’est le cas notamment de 車 (kuruma = voiture)、電車 (densha = train)、電気 (denki = électricité, lampe).
L’année 1945 marqua la fin de cette inventivité linguistique. A la place de mots « japonisés », de nombreux mots d’origine anglo-saxonne transcrits en katakana firent leur apparition dans la langue japonaise, comme コンピューター (ordinateur), カード (carte), エアコン (air conditionné), et tant d’autres… Alors les gens qui sont bons en anglais, frottez vous les mains, vous aurez quelques mots transparents… Enfin ne vous frottez pas trop les mains, je le rappelle, les katakana sont relativement peu usités.
Maintenant que l’histoire des Katakana n’a plus de secret pour vous, nous allons pouvoir nous concentrer sur les aspects plus techniques.
Les différents Katakana:
Remarque: L’utilisation des Katakana WI et WE est obsolète. Ils s’écrivent désormais respectivement ウィ et ウェ
L’avez-vous remarqué? Le nombre d’Hiragana et de Katakana est sensiblement le même! Cela n’a rien de surprenant, étant donné qu’ils viennent de la même base, rappelez-vous. Le côté positif de la chose est que les règles qui s’appliquaient aux Hiragana s’appliquent également aux Katakana.
Vous remarquerez également de nombreuses ressemblance entre certains hiragana et katakana qui vous aideront grandement à les apprendre! C’est le cas par exemple pour ni (に en hiragana, ニ en katakana) et ka (か en hiragana, カ en katakana). Malheureusement, comme rien n’est simple, vous aurez aussi des faux amis comme l’hiragana de se (せ) et le katakana de sa ( サ) qui se ressemblent!
Mais de toute évidence, les katakana suivants vous donneront envie de vous jeter par la fenêtre:
ソ : SO
ン : N
シ : SHI
ツ : TSU
Mais pas de panique…!!!
Le SO est moins incliné que le N , possède un trait plus long. Le trait du bas du SO est légèrement recourbé.
Le deux traits du SHI sont inclinés alors que ceux du TSU sont droits. Le trait du bas du TSU est légèrement recourbé.
En espérant que cela vous aide!
_ Les DAKUTEN (« )
L’ajout du dakuten » à un katakana permet de changer le son de certains katakana (indiqué entre parenthèses)
カ(ka), ケ(ke), キ(ki), コ (ko), ク(ku) => ガ(ga), ゲ(ge), ギ(gi), ゴ(go), グ(gu)
タ(ta), テ(te), ト(to), ツ(tsu) => ダ(da), デ(de), ト(to), ヅ(dzu)
サ(sa), セ(se), シ(shi), ソ(so), ス(su) => ザ(za), ゼ(ze), ジ(ji),ゾ(zo), ズ(zu)
ハ(ha), ヘ(he), ヒ(hi), ホ(ho), フ(fu) => バ(ba), ベ(be), ビ(bi), ビ (bo), ブ(bu)
Les HANDAKUTEN (°)
L’ajout du handakuten ° à un katakana permet de changer le son (indiqué entre parenthèses)
ハ(ha), ヘ(he), ヒ(hi), ホ(ho), フ(fu) => パ(pa), ペ(pe), ピ(pi), ポ(po), プ(pu)
_ Syllabes doublées (ッ)
La présence d’un petit tsu indique la présence d’une syllabe doublée. La syllabe suivant le petit tsu est doublée.
Exemple: ベッド => be ddo
_ Associations de Katakana
Tous les Katakana ne peuvent pas être associés ensemble. Seuls les Katakana se terminant par i (soit キ、チ、シ、ミ、リ、ニ et leurs dakuten/handakuten associés) et une syllabe commençant par y (soit ヤ、ヨ、ユ) peuvent l’être.
exemple: キャ (kya) キョ (kyo)
_ Faire une voyelle longue (ー) !! EXCLUSIVITE KATAKANA !!
Pour faire une voyelle longue, attention, ce n’est pas comme vous avez déjà appris avec les Hiragana. L’utilisation de ce caractère ー permet d’allonger la syllabe qui le précède.
Exemple: コンピューター = konpyûtâ (ordinateur)
Vous voilà maintenant maître des hiragana et des katakana! Vous êtes sur la bonne voie! Il faut maintenant continuer à pratiquer en allant sur les sites japonais par exemple. Si vous avez des questions, n’hésitez pas, je me ferais un plaisir de vous répondre.
Pour que vous puissiez réviser vos katakana, de l’exercice s’impose:
Exercice: Transcrire en rômaji et trouver si possible leur sens
パソコン 、ボール、トランク、デパート、コンビニ、ベッド、エアコン、プール、トイレ、フランス、アメリカ、ドイツ、コンピューター、チョコレート、ビール、パン
Réponse : pasokon (ordinateur portable), booru (balle), toranku (valise), depaato (centre commercial), eakon (air conditionné), konbini (nom d’une chaîne de supermarché japonais), puuru (piscine), toire (toilettes), furansu (france), amerika (amérique), doitsu (allemagne), konpyuutaa (ordinateur), chokoreeto (chocolat), biiru (bière), pan (pain)
Exercice: Ecrivez votre prénom en Japonais et mettez-le en commentaire!
お名前は何ですか?(O namae wa nan desu ka = Quel est votre nom?)
Le prochain cours portera sur les Kanjis! C’est un assez gros morceau, mais après les avoir vus nous en aurons fini avec l’écriture et nous pourrons enfin nous adonner à formuler des phrases en japonais! Super, non? D’ici là portez vous bien!
またね
侍猫
2 réponses
[…] dans la langue japonaise. Nous avons vu dans les leçons précédentes les Hiragana et les Katakana. Nous allons à présent nous tourner vers le système d’écriture le plus difficile, les […]
[…] La première question qui nous est venue à un moment ou à un autre à l’esprit, c’est: « Mais quelle est l’utilité de s’encombrer avec les Kanji quand on a déjà les Hiragana et les Katakana? » […]